Le rôle des associations de protection de la nature est essentiel, comme le montrent plusieurs études. L’une d’elles a porté sur les oiseaux en danger [1]. Entre et 1988 et 2004, sur 9770 espèces d’oiseaux dans le monde, 183 ont vu leur situation clairement empirer, tandis que la situation de 23 espèces s’est sensiblement améliorée. Or, sur ces 23 espèces, vingt ont progressé grâce à des actions intensives de conservation (protection de l’habitat, contrôle des espèces invasives, limitation de la chasse et élevage en captivité puis libération dans la nature). Les trois autres espèces ont bénéficié de l’abandon des terres.

C’est surtout pour les oiseaux les plus menacés que l’effet positif de ces actions se fait sentir. Ainsi, seize espèces auraient probablement disparu en l’absence d’intervention. Les 2/3 de ces 16 espèces voyaient leur population décliner en 1994, tandis que, dix ans plus tard, plus de 80% d’entre elles augmentaient. C’est le fruit d’actions conjointes d’associations et de gouvernements dans 2/3 des cas et des gouvernements seuls pour le tiers restant.

Certaines espèces ont connu un progrès très net, même si la prudence reste évidemment de mise, avec des oiseaux si rares. Par exemple, la population de perruches de Maurice est passée, en 10 ans, de cinq couples à 300 oiseaux dont 55 couples ; celle des ibis du Japon est passée de 22 oiseaux à 360.

Les principales actions menées sont la protection et la gestion de l’habitat (75% des espèces), le contrôle des espèces envahissantes (50%) ainsi que l’élevage en captivité puis la réintroduction (33%).

Ainsi, pour l’ibis du Japon, il y a eu protection des nids, contrôle de l’usage de produits chimiques dans les rizières et interdiction de l’usage d’armes à feu.

Dans une autre recherche, plus de 150 chercheurs ont coordonné leurs efforts pour rassembler les données sur près de 26 000 espèces de vertébrés [2]. Ils constatent que la biodiversité continue globalement à décliner, mais aussi que « la plupart des détériorations sont réversibles ». Ainsi, 64 espèces ont connu une amélioration de leur situation due à des actions de conservation

Par ailleurs, une étude a porté sur l’évolution des 235 espèces d’ongulés de la planète (mammifères à sabots, tels que le cerf ou le rhinocéros) [3]. Elle conclut que si ces animaux n’avaient pas bénéficié d’actions de conservation, 148 espèces auraient vu leur état se dégrader, six d’entre elles allant jusqu’à l’extinction, notamment le rhinocéros de Java et le rhinocéros indien.

Les plus grandes associations internationales de protection de la nature se sont d’ailleurs rassemblées au sein de l’« Alliance pour l’extinction zéro » [4]. Selon leurs responsables, cet objectif est réaliste car il existe déjà de nombreux progrès dans ce domaine, qu’il s’agit donc de multiplier [5].